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40 enjeux majeurs pour une pratique responsable et durable de l'information.

Une information, au sens médiatique du terme, a pour objectif d’informer un groupe de personne, de le tenir au courant d’un évènement ou de l’éclairer sur un sujet d’actualité. Une information est donc un fait mis en contexte à la suite d’un traitement journalistique et diffusé par un media.

Les fakes-news, ou infox en français, sont des informations mensongères ou sorties de leur contexte délivrées dans le but de manipuler ou tromper un auditoire. A côté des phénomènes de faits alternatifs ou post vérité, elles sont la conséquence, entre autres, de l'infobésité et de la croissance de la défiance envers les médias. Elles sont aussi amplifiées par les réseaux sociaux qui contribuent à leur diffusion (une fake-news y est 7 fois plus partagée qu’une information véridique). Avec le fact- checking, la meilleure solution pour les identifier et les contrecarrer est l’esprit critique !

La curiosité est une « soft-skill », compétence comportementale clé dans les environnements personnel et professionnel. La curiosité correspond à la tendance qui porte à apprendre, à connaître des choses nouvelles ou cachées. S'informer régulièrement mais aussi comparer des points de vue permet de renforcer significativement sa curiosité, en apprenant sur des sujets aussi variés qu'intéressants !

La catégorie des médias institutionnels regroupe l’ensemble des acteurs du secteur public, ministères, agences de l’Etat, ambassade, collectivités, organisations non gouvernementale ... qui ont une activité de production et de diffusion d’information sur un ou plusieurs sujets de société et de politique publique locale, nationale ou internationale. Les médias institutionnels apportent un éclairage officiel et généralement très qualitatif sur de grands sujets d’actualité, de manière très complémentaire aux autres catégories de médias.

Un biais cognitif correspond à un fonctionnement du cerveau qui influence inconsciemment un comportement. Parmi les biais cognitifs qui affectent notre activité d’information, le biais des normes sociales nous amène à reproduire le comportement d'information des personnes de notre environnement, notre famille ou nos amis par exemple. Ce biais est renforcé par notre envie de « bien faire » ainsi que l'image que l'on souhaite donner de soi-même, autres expressions des normes sociales qui pèsent sur nous.

Un fait est une donnée brute hors de tout contexte. Il peut s’agir d’un évènement, d’une déclaration, d’un résultat sportif ... Il est indispensable de distinguer les faits, qui sont indiscutables, des interprétations, qui sont le résultat d’un traitement journalistique et sont toujours subjectives.

Un biais cognitif correspond à un fonctionnement du cerveau qui influence inconsciemment un comportement. Parmi les biais cognitifs qui affectent notre activité d’information, le biais du messager fait que nous sommes influencés par l'émetteur des informations qui nous parviennent. Ce biais a pris une importance particulière avec l'émergence des réseaux sociaux, qui nous amènent à nous informer à travers les informations partagées par nos amis ou followers, nous enfermant dans une bulle informationnelle, sans découvrir de nouveaux sujets ou points de vue.

La culture générale désigne les connaissances en tout genre d'un individu, sans spécialisation, au contraire des connaissances liées à un domaine de compétences ou un métier. La culture générale est un élément fondateur de la culture de l’Homme et donc de sa citoyenneté. Si la curiosité est une compétence qui permet de développer la culture générale, comparer des points de vue permet également de la développer. C'est un cercle vertueux.

Une revue de presse correspond à la mise en perspective de plusieurs informations sur un sujet ou une temporalité. Une revue de presse est le résultat d’un travail de lecture de l’information et de comparaison de points de vue. Partagée, elle permet de proposer un panorama complet d’une ou de plusieurs actualités, invitant directement les personnes qui la reçoivent à confronter différentes interprétations.

La presse d’information générale regroupe la presse écrite nationale, régionale, locale et internationale, quotidienne et hebdomadaire mais aussi magazine. Les médias qui constituent la presse d’information générale sont généralement reconnus comme des acteurs majeurs du débat démocratique et du pluralisme des expressions à différentes échelles.

Le temps médiatique correspond à la focalisation de l’attention des médias, sur une période donnée, sur un ou deux sujets principaux d’actualité. Combiné à l’infobésité et aux bulles de filtres, le temps médiatique nous conduit à passer à côté de nombreuses informations pouvant nourrir notre culture générale et notre culture métier. Faire preuve de curiosité et être acteur de son information permet de se défaire de cette pression imposée par le temps médiatique.

Selon le rapport 2019 de l’Institut Reuters, seuls 24 % des Français disent faire confiance aux médias (TV, presse papier et en ligne). La diminution de de la confiance dans les médias est une tendance mondiale, qui existe depuis plus de 2 siècles mais s’est accélérée durant les 30 dernières années. La défiance envers les médias contribue au développement des théories du complot et constitue un danger pour notre citoyenneté.

L'information ne se résume pas à la seule presse d’information générale, qu’elle soit internationale, nationale, régionale ou magazine, de droite, de gauche ou centriste. De nombreux autres médias font également l’information, comme ceux de la presse indépendante en ligne et de la presse audiovisuelle, mais aussi les médias professionnels et institutionnels. La pluralité, qui englobe les médias dans leur diversité, est la clé d'une bonne information !

Un traitement journalistique correspond à l'interprétation d’un fait par un journaliste ou un professionnel de l’information. Ce traitement est le fruit de son expérience, de ses compétences mais aussi de la ligne éditoriale du média pour lequel il travaille. Il est donc indispensable, pour s'informer efficacement, d'identifier la source puis de distinguer les faits des interprétations.

Une connaissance est un savoir assimilé. S’informer, comparer et partager des informations conduisent à développer des connaissances, au terme d’un processus dans lequel l’esprit critique joue un rôle central. La pratique de l’information constitue un formidable levier de développement des connaissances, c’est pourquoi il est nécessaire de la structurer et de la professionnaliser.

La catégorie des médias professionnels regroupe l’ensemble des éditeurs de revues professionnelles, entreprises, associations, laboratoires de recherche, syndicats, chambres consulaires, sites professionnels spécialisés ... qui ont une activité de production et de diffusion d’information sur un ou plusieurs métiers. Les médias professionnels tirent leur légitimité de leur expertise professionnelle, apportant des traitements journalistiques spécialisés.

La culture métier désigne les compétences spécialisées d’un individu, liées à un domaine de compétences ou un métier, au contraire de la culture générale. Aujourd’hui, la culture métier est un moteur de l’employabilité et du développement professionnel. Lire des informations provenant de médias professionnels influe directement sur le développement de la culture métier, en ce qu’elle permet de connaitre un secteur d’activité, découvrir les dernières pratiques professionnelles, réaliser une veille stratégique ...

Un biais cognitif correspond à un fonctionnement du cerveau qui influence inconsciemment un comportement. Parmi les biais cognitifs qui affectent notre activité d’information, le biais de confirmation nous conduit à lire ce que nous pensons déjà sur un sujet. Cet effet d'ancrage, combiné au poids de nos idées, fait qu'il nous coûte d'abandonner nos croyances. Ce biais est renforcé par celui de l'inertie, qui nous pose des difficultés à faire évoluer nos habitudes d'information.

Une compétence est une qualification professionnelle, que l’on décline généralement en savoirs, en savoir-faire et en savoir- être. L’information joue un rôle direct sur le développement des compétences, puisqu’il permet la création de connaissances, l’actualisation des pratiques et l’exercice régulier de soft-skills. Lire 5 articles par jour permet de développer considérablement ses compétences, c'est suivre l'équivalent d'une formation de 40h sur une année ! Autant de raisons pour investir un peu de son temps dans l'information.

Les réseaux sociaux constituent la principale source d'information de la génération des digital natives. Snapchat est même en tête du classement des médias en fonction de leur audience en France. Si s'informer sur les réseaux sociaux est aisé, il faut avoir conscience que les possibilités d'information et les usages sont limités et orientés de façon insidieuse par des algorithmes, ainsi que le design et le modèle économique des plateformes : 2 français sur 3 ont déjà partagé une information sans même l'avoir lue !

Le fact-checking ou vérification des faits est un travail journalistique consistant à vérifier la véracité des faits et l'exactitude des chiffres présentés dans les médias par des personnalités politiques et des experts, et à évaluer le niveau d'objectivité des médias eux-mêmes dans leur traitement de l'information à travers leurs différentes interprétations.

Un biais cognitif correspond à un fonctionnement du cerveau qui influence inconsciemment un comportement. Parmi les biais cognitifs qui affectent notre activité d’information, le biais de l'affect fait que nous avons tendance à privilégier les informations émotionnelles aux informations objectives. Les émotions, comme la peur, jouent ainsi parfois un rôle important dans la compréhension de certaines informations, ou leur diffusion par certains médias, qui privilégient la recherche du sensationnel sur celle d’une information objective et complète.

Un journaliste est un professionnel de l’information qui recueille ou recherche, vérifie et produit puis distribue des informations sur tout type de support média (presse écrite, radio, TV, sites web, applications mobiles ...). Un journaliste peut également éventuellement être amené à commenter des faits pour les porter à l'attention du public en respectant la déontologie du journalisme.

Les bulles de filtres désignent le filtrage des informations qui parviennent à une personne qui s’informe via les moteurs de recherche ou sur les réseaux sociaux. Ce filtrage résulte d'une personnalisation mise en place à son insu par des algorithmes, en fonction des données collectées sur elle. Ces bulles de filtres renforcent les différents biais cognitifs qui enferment déjà une personne dans son activité d’information.

Une opinion, ou point de vue, correspond à une idée ou un ensemble d’idées que l'on a, dans un domaine ou sur un sujet déterminé. L'information est intimement liée à l'histoire de notre liberté d'opinion, depuis la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen en 1789. Pour autant, son exercice n'a jamais été une évidence. S'informer dans la pluralité et comparer des points de vue pour forger ses opinions constitue un véritable droit, que nous avons le devoir de pratiquer et protéger.

Un média produit et diffuse des informations écrites, sonores ou audiovisuelles, à partir du travail de ses équipes de journalistes. Les médias jouent un rôle essentiel dans notre société, en transmettant l’information et en représentant un miroir des activités et modèles culturels en place.

L'information recouvre un enjeu citoyen, celui de mettre la recherche de la vérité au-dessus de la défense de ses opinions, notamment à travers la mise en œuvre de son esprit critique. A l'heure des fakes news et théories du complot, faire sienne la recherche de la vérité dans son activité d'information est une posture exigeante, mais qui permet de développer sa compréhension de la société et sa capacité à agir. C’est une posture qui demande de s'informer de manière plurielle et faire preuve de modestie face à la complexité du réel, alors que nous avons tendance à être attirés par des explications simples et causales.

Le travail ou journalisme d’investigation correspond à un journalisme d'enquête, qui est un type de journalisme qui se caractérise par la durée de travail du professionnel de l’information sur un même sujet et par des recherches approfondies. En mobilisant différentes sources d’information et en recoupant plusieurs témoignages, ce traitement journalistique a pour ambition d’aboutir à un traitement journalistique complet et hautement qualitatif d’un fait.

La ligne éditoriale représente l'ensemble des choix et décisions que fait un comité de rédaction pour se conformer à une ligne définie en fonction de divers critères politiques, moraux, éthiques, thématiques, formels ... La ligne éditoriale permet de faire des choix de sujets à traiter et de hiérarchiser l'information. Elle donne une ligne directrice à tous les producteurs de contenus et induit un ton ou un angle de traitement de l'information.

La comparaison des points de vue est la seconde des trois grandes étapes de l’activité d’information d’un individu, après la lecture de l’information et avant son partage. Il est essentiel de systématiser la comparaison de points de vue dans son activité d'information, en s’obligeant toujours à chercher le point de vue d’un autre média, d’une autre source d’information, avant de tirer une conclusion ou formaliser une connaissance. Tout est question d’interprétations !

La presse indépendante en ligne regroupe les médias écrits qui ne sont pas affiliés à la presse d’information générale. Plus de 300 médias indépendants sont regroupés au sein de cette famille en France, qui s’est très largement développée depuis l’arrivée d’Internet. Médias d’investigations, alternatifs, spécialisés ... ils participent avec la presse d’information générale à la vitalité du débat démocratique et au pluralisme des expressions.

Nous sommes au centre de l’information, en tant qu’individu, en tant que professionnel et en tant que citoyen. L’information nous parvient par l’intermédiaire des médias ou des réseaux sociaux, afin que nous puissions la découvrir, comparer les points de vue et éventuellement la partager, dans le but de forger nos opinions, nos connaissances et nos compétences. Cette place centrale dans le système informationnel fait que nous sommes directement affectés par l’ensemble des biais technologiques et cognitifs, mais aussi politiques, culturels, économiques … qui existent aujourd’hui.

Les deepfakes, ou vidéos truquées, se basent sur une technologie très élaborée, mélange d’intelligence artificielle et de reconnaissance faciale. Elles permettent de « faire dire » ou de « faire faire » n'importe quoi à n'importe qui. Cette nouvelle forme de manipulation de l'information trouve un certain écho sur les réseaux sociaux, où les contenus les plus spectaculaires sont souvent les plus viraux et donc les plus partagés.

La lecture de l’information est la première des trois grandes étapes de l’activité d’information d’un individu, avant la comparaison des points de vue. La lecture de l’information n’est pas une activité aussi anodine qu’elle y parait. Elle doit être une démarche active, qui suppose de ne pas s'arrêter à la première explication d'un sujet rencontrée et de sortir des sentiers battus, en réalisant régulièrement des recherches pour dénicher de nouvelles infos.

Les rumeurs sont des informations non vérifiées et dont la source est non identifiée, qui peuvent être directement liées à une fake-news ou alimenter une théorie du complot. Le fact- checking, une information plurielle et une comparaison des points de vue exprimés sur un même sujet permettent bien souvent de repérer les rumeurs.

Les théories du complot sont des analyses qui récusent la version communément admise d’un fait ou d’un événement et cherchent à démontrer que celui-ci résulte d’un complot porté par une minorité active. Le fact-checking, une information plurielle et une comparaison des points de vue exprimés sur un même sujet permettent bien souvent de les éviter !

L’esprit critique est LA compétence à développer aujourd'hui, tant elle est essentielle ! Il peut être défini par l’attitude et les capacités qui consistent à n'accepter pour vraie ou réelle aucune information sans l'examiner attentivement au moyen de la raison, sans se documenter à son sujet et sans la soumettre à l'épreuve de la comparaison des points de vue. Analyser des situations, porter un regard autonome, changer de perspective, repérer les interdépendances ... plus qu'une compétence, l'esprit critique est un véritable art, fondement de nos connaissances et de nos compétences mais aussi de notre citoyenneté.

Le partage de l’information est la dernière des trois grandes étapes de l’activité d’information, après la comparaison des points de vue. L'information, comme la connaissance, est l'une des rares choses qui s'accroit lorsqu'on la partage. Aussi, si un ou plusieurs articles nous ont été utiles à la compréhension d’un fait, à la découverte d’une actualité ou à l’identification d’un sujet, il y a fort à parier que ce soit aussi le cas pour les autres membres de sa communauté !

La presse audiovisuelle regroupe les médias diffusant sur la radio ou la télévision. On peut distinguer les médias audiovisuels généralistes, qui traitent d’information et diffusent des émissions dans tous les domaines, des médias audiovisuels thématiques, qui se spécialisent dans un domaine particulier. Leur appartenance au secteur public ou au secteur privé constitue aussi un critère de classification.

L’infobésité, aussi nommée surcharge informationnelle, correspond à l’excès d’informations chaque jour diffusées, qui amène à passer sans cesse d’une information à l’autre. Elle s'est considérablement développée avec l'essor du numérique (le volume d'informations produites par l'Humanité double tous les 2 ans). Alors que l’information n’a jamais été aussi accessible ni aussi abondante, il est indispensable de faire preuve de discernement, de prendre le temps de s'informer sérieusement, pour comprendre un sujet avant de construire ses opinions.