Quel est le rôle du journaliste ?

17 octobre 2023

Le journalisme occupe une place centrale dans l’animation du débat démocratique, dont il est l’un des principaux acteurs. Il doit permettre à chacun d’exercer pleinement son rôle de citoyen. Au regard de ses responsabilités, un journaliste dispose de droits et de devoirs spécifiques encadrant sa profession. Quel est son statut ? Quelles sont ses fonctions ? Comment les exerce-t-il ? 

Statut et protection du journaliste 

Le journalisme est un métier portant de nombreuses exigences éthiques et encadré par le législateur. En France, selon la loi, est considéré comme journaliste professionnel “toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources.” 

Au quotidien, un journaliste est chargé de la récolte, la vérification et la transmission d’information et, comme indiqué plus haut, il est rémunéré pour cela. C’est la méthode journalistique : le professionnel qui exerce cette fonction ne peut s’en détacher, au risque de propager de fausses informations. 

Le journaliste est protégé par la loi du 29 juillet 1881, qui consacre le principe de la liberté de la presse. Cette loi précise notamment que “le secret des sources des journalistes est protégé dans l’exercice de leur mission d’information du public”. Concrètement, cela protège les personnes qui souhaitent parler à des journalistes tout en préservant leur anonymat : il s’agit là d’une condition indispensable à la liberté d’information et le droit d’être informé. La protection des sources journalistiques est par ailleurs garantie au niveau européen

Par ailleurs, l’information diffusée par un organe de presse peut être diffusée sans aucune autorisation préalable, et sans dépôt de cautionnement. 

Un journaliste français peut être détenteur de la carte de presse. Il doit pour cela avoir travaillé au moins trois mois consécutifs dans une entreprise de presse et il est nécessaire que cette activité lui procure au moins 50 % de ses revenus. La carte de presse est attribuée par la commission d’identité des journalistes professionnels (CCIJP)

Cette carte permet notamment aux journalistes de prouver leur activité et d’accéder plus facilement à des lieux pour d’obtenir des informations (salle de presse, ministère, etc.). Toutefois, la carte de presse n’est pas obligatoire pour exercer l’activité de journaliste. 

Un journaliste peut avoir été formé dans une école de journalisme, mais cela n’est pas obligatoire pour exercer sa profession. Il ne dépend pas d’un ordre, comme les médecins ou les avocats, mais il peut être amené à rendre des comptes à la justice dans certains cas (voir plus bas). 

Missions du journaliste 

Le journaliste a pour mission de présenter et de commenter des faits. Très souvent, un journaliste se spécialise dans un domaine en particulier : l’économie, la politique, l’actualité scientifique, le sport… 

D’autres se spécialisent dans un travail journalistique particulier, par exemple le travail d’investigation. Enfin, le journaliste peut choisir de travailler de manière “généraliste”, mais dans un territoire précis : c’est le cas par exemple de nombreux journalistes de la presse quotidienne régionale (PQR). 

Au-delà de la spécialisation thématique ou géographique du journaliste, il existe aussi une forme de spécialisation méthodologique : par exemple des journalistes spécialisés dans l’investigation, le fact-checking ou le data journalisme, qui sont autant de traitements journalistiques différents qui font chacun appel à des expertises propres. 

Quel que soit le média pour lequel il travaille, le journaliste est tenu de respecter la ligne éditoriale de ce média : cela se traduit par une hiérarchie spécifique de l’information, un format, un ton… 

Dans les faits, les journalistes sont amenés à effectuer des tâches très variées. Certains journalistes de la PQR assistent aux assemblées générales d’associations locales, quand d’autres suivent régulièrement un ministre, voire le Président de la République. Au sein d’une même entreprise de presse, les quotidiens varient selon les spécialisations : la personne en charge des faits-divers ne travaille pas de la même manière que celle en charge de la couverture des événements sportifs. 

Plusieurs journaux tiennent à présent une rubrique de fact-checking : c’est notamment le cas du journal Le Monde (les décodeurs) et de Libération (checknews). 

Droits et devoirs du journaliste 

S’il est protégé notamment par la loi de 1881 évoquée plus haut, le journaliste a cependant des obligations. Ainsi, il peut être condamné pénalement et / ou civilement en cas de diffamation, d’appel à la haine, de propos racistes, ou encore de non-respect de la présomption d’innocence, et ce quel que soit le support utilisé pour diffuser l’information. 

Un journaliste doit par ailleurs respecter un certain nombre de principes déontologiques parmi lesquels le respect de la vérité, la défense de la liberté d’information, la protection des sources, le respect de la vie privée, le secret professionnel… Ces principes sont établis par la charte de Munich, le texte de référence au niveau européen, signée en 1971 par un grand nombre de syndicats de journalistes. Il existe des équivalents au niveau national et au niveau international. Plusieurs entreprises de presse sont également signataires de cette charte.  

Celle-ci reconnaît aussi un certain nombre de droits aux journalistes, en particulier le libre accès à toutes les sources d’information et la possibilité de refuser d’accomplir un acte ou d’exprimer une opinion contraire à sa conscience. 

En France, il existe par ailleurs l’obligation pour tous les médias d’assurer un droit de réponse : il s’agit de donner la possibilité à une personne mise en cause dans le cadre d’une communication publique de faire connaître sa position au sujet de cette mise en cause via le même support de communication. 

À ce titre, évoquons l’existence du Conseil de déontologie du journalisme et des médias (CDJM) : cette instance indépendante est en charge de la médiation entre les journalistes, les médias, les agences de presse et les publics sur toutes les questions relatives à la déontologie journalistique. 

Les professionnels travaillant au côté du journaliste 

Le plus souvent, un journaliste ne travaille pas seul. Sur le terrain, il peut être accompagné d’un photographe. Dans la presse écrite, ses articles sont généralement relus, corrigés et mis en page par un secrétaire d’édition (ou secrétaire de rédaction). Dans la presse audiovisuelle, certaines personnes s’occupent spécifiquement du montage vidéo et, le cas échéant, de la présentation du journal. 

Précisons enfin que certaines personnes exercent un travail de journaliste sans être employées directement par des entreprises de presse : elles sont rémunérées pour chaque article ou production. Il s’agit des correspondants de presse ou des “pigistes”. 

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